« La scène se déroule en Janvier 2005 sur le spot des Briquets à Hendaye. Je m’essayais au surf tracté pour la première fois en compagnie de Christian « Che » Guevara. Les vagues faisaient 4 mètres, il y avait un vent de sud force 4 avec des gros clapots sur l’eau.

J’étais mal équipé avec une planche 6’8 (type gun) trop grande sans foot straps et je ne portais pas de gilet de sauvetage.

Après avoir réussi à prendre 3 superbes gauches, je commençais à accuser le coup. Alors que le « Che » me tractait et que nous tournions pour trouver la bonne ligne sur laquelle s’élancer, j’ai été victime d’une chute…

Le jet-ski bombait à 40 kilomètres/heure et mes pieds ont soudainement ripé de la planche et je me suis mis à ricocher sur la poitrine sur une eau dure comme du béton compte-tenu de la vitesse. Au troisième impact sur l’eau, j’ai ressenti une douleur intense et j’ai eu le souffle coupé.

Je n’étais plus en état pour ramer à plat ventre sur la planche à cause de la douleur. Il faut se représenter que la vague des Briquets casse à plusieurs centaines de mètres du bord. J’en ai bavé pour regagner la baie la plus proche en nageant le crawl façon « petit chien ».

On m’a d’abord conduit aux Urgences de la Clinique la plus proche. Les radiographies des côtes effectuées ne montraient pas de fracture mais j’avais mal à la partie antérieure du thorax au niveau des cartilages costaux (note de Surf Prevention : les côtes s’articulent avec le sternum par l’intermédiaire de cartilages radio-transparents ce qui veut dire qu’ils ne se voient pas sur une radiographie standard du gril costal).

J’ai souffert le martyre pendant 3 semaines en prenant gavé d’anti-inflammatoires et en enchaînant de douloureuses séances de kinésithérapie. Des potes se fichaient de moi en me faisant passer pour une chochotte mais rien qu’à toucher mon torse, je sentais bien que quelque chose n’allait pas. Jusqu’au jour où un médecin s’est enfin décidé à me faire une échographie et a pu constater l’ampleur des dégâts : fractures chondro-costales déplacées avec consolidation en mauvaise position et pseudarthrose.

Un chirurgien thoracique m’a opéré de mon hémi thorax droit sous anesthésie générale. Après avoir repéré la zone déformée où les fractures étaient déjà engrainées, il a remis en place les fragments osseux et cartilagineux qu’il a fait tenir avec une ostéosynthèse par agrafes spéciales qu’il a recouverte d’une espèce de coussin musculaire en réalisant une myoplastie avec mes pectoraux.

Dans les suites de l’opération, je me suis reposé pendant plus d’un mois avec impossibilité de surfer évidemment, la position allongée sur le ventre et donc la rame m’étant formellement contre-indiquées pendant la durée de la consolidation.

Moralité :

Le tow in n’est pas un sport à la portée de tous même si certains fanfaronnent que leur grand-mère pourrait en faire : il faut avoir le pied marin et déjà être à l’aise dans des vagues de 2,50 mètres.

Il faut être bien équipé pour faire du surf tracté et notamment porter un gilet qui aurait pu me protéger d’un tel traumatisme.

Si vous vous faites très mal en surf au niveau de la partie antérieure du thorax, ne vous contentez pas forcément de faire de simples radios pour faire le diagnostic et au moindre doute n’hésitez pas à demander à votre médecin traitant s’il n’est pas utile de consulter un chirurgien thoracique..."


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