SURF PREVENTION : Santé et Surf
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Surf prévention

Rell Sunn
Niveau de risque

OU LA VIE D'UNE FEMME FORMIDABLE DONT LE CANCER DU SEIN N'A JAMAIS RIEN ALTÉRÉ DE SA PASSION DÉBORDANTE POUR LE SURF.

Rell Sunn est née en 1950 à Makaha sur la Côte Ouest de l’île d’Oahu. Elle a commencé le surf à l’âge de quatre ans. L’océan est vite devenu son terrain de jeu favori et elle y a passé le plus clair de ses jeunes années.

Quand elle ne glissait pas gracieusement sur son longboard ou sur un canoë, c’est sous l’eau qu’on pouvait la trouver : elle y pratiquait la plongée et la pêche sous-marine. Ses qualités de waterwoman accomplie l’ont amenée à devenir la première femme lifeguard à Hawaii.

Elle fut une des pionnières du surf féminin à une époque où les filles vendaient tout ce qu’elles avaient pour voyager et concourir dans des compétitions dont le prize money dérisoire de la gagnante ne remboursait même pas le billet d’avion. Elle contribua à structurer le circuit professionnel et elle figura régulièrement parmi les toutes meilleures au classement final.

Sa vie bascule pendant une compétition à Huntington Beach en Californie quand elle se découvre une masse dans le sein en se séchant après une série. Le diagnostic de cancer du sein est posé alors qu’elle n’a que 32 ans et qu’elle est au top de sa condition physique.

Au lieu de se laisser abattre par le mauvais pronostic de sa maladie, cette épreuve décuple son formidable élan vital et elle décide de vivre et de surfer encore plus pleinement malgré toutes les contraintes que lui imposeront les chimiothérapies et les autres traitements. A ces douleurs physiques et morales, s’ajoutent des problèmes financiers pour payer ses hospitalisations, surtout quand un de ses sponsors la lâche lorsqu’il apprend qu’elle va subir une mastectomie. Heureusement, elle a pu compter sur le soutien indéfectible de ses nombreux amis.

Rell ne laisse rien paraître de ses difficultés et continue à s’investir pleinement dans son rôle d’ambassadrice du surf aux quatre coins du monde et à donner de son temps et de son amour aux gens qui ont la chance de la croiser. Quand elle vient au Biarritz Surf Festival en 1995, elle illumine le site de la Côte des Basques par sa beauté, sa gentillesse, son aisance naturelle sur les vagues et son dévouement sans limite pour les jeunes surfeurs auxquels elle transmet sa passion du surf.

Elle organise chaque année le Menehune Surf Contest à Makaha, compétition amicale et conviviale pour les jeunes enfants. Elle se débrouille comme elle peut pour leur trouver des trophées et de belles récompenses. « Tante Rell » a permis à des surfeuses comme Rochelle Ballard ou Megan Abubo de se révéler et à des surfeurs comme Brian Keaulana, Sunny Garcia ou Johnny Boy Gomes de ne pas dévier du droit chemin, pour devenir les grands surfeurs que nous connaissons. Elle a apporté à des générations d’enfants hawaiiens défavorisés une alternative à l’échec scolaire et à la drogue en les intéressant au surf.

Quinze années de lutte contre cette longue maladie émaillée de rechutes et de plusieurs rémissions n’ont jamais entamé sa passion pour l’océan et son altruisme. Dès qu’elle le pouvait, elle retournait surfer. La Reine de Makaha est restée en contact avec l’océan jusqu’à son dernier souffle. Elle s’est éteinte au début de l’année 1998 et ses cendres furent dispersées sur son spot de toujours de Makaha. Ce jour-là, même les bad boys hawaiiens ont pleuré…

A retenir

La vie de Rell n’est pas seulement l’histoire d’une femme extraordinaire. C’est la preuve que la vie ne s’arrête pas le jour de l’annonce d’une maladie grave. En dehors des périodes de grande fatigue causées par la maladie ou les traitements, il est possible de continuer à surfer.

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