Si le surfeur lambda se réfère à ces surfeurs-mannequins parfaitement shapés et bronzés, il peut se trouver bedonnant, blafard, moche... Il risque d’en souffrir psychologiquement et de développer "le complexe du surfeur"...
Voici quelques exemples de victimes de la mode.
Michel, 22 ans, blond aux yeux bleus, a toujours eu du mal à bronzer mais s’est mis en tête d’avoir une peau aussi cuivrée que son surfeur tahitien préféré. Il multiplie les heures dans l’eau en plein soleil sans crème ni lycra et s’est même inscrit dans un centre de bronzage. Tout ça pour obtenir un léger hâle à peine perceptible qui s’atténuera beaucoup plus vite qu’il n’est apparu. Il aura pris de nombreux coups de soleil et aura augmenté bien inutilement son risque de développer un cancer de la peau dans le futur.
Stéphanie, 26 ans, 1,65m pour 63 kilos en a marre de ne pas pouvoir rentrer dans les maillots de sa marque de surfwear favorite taillés ultrasmall que portent les filles dans les publicités. Elle se lance dans un régime très astreignant. Quelques semaines et autant de crises de boulimie plus tard, elle a repris plus de poids qu’elle n’en avait perdu et sombre dans la déprime. Elle ferait mieux de jeter sa balance à la poubelle et de se rendre compte qu’elle est très bien comme elle est.
Etienne, 30 ans, en a assez de se faire chambrer pour sa silhouette de grand échalas. Il a lu que Laird Hamilton faisait de la musculation et a décidé de l’imiter. Il n’aime pas l’ambiance des salles de musculation mais se dit qu’il faut « souffrir pour être beau ». Il a décidé de suivre le programme intensif d’un pote qui fait de la gonflette depuis 10 ans. Il soulève des poids bien trop lourds pour lui et ne tarde pas à se blesser.
On pourrait multiplier ainsi les exemples de personnes qui s’imposent des expositions solaires, des régimes ou même une chirurgie esthétique pour tendre vers un physique soi-disant idéal, dicté par les canons de beauté actuels.
Etre plus bronzé, plus mince ou plus costaud ne vous rendra pas forcément plus séduisant aux yeux des autres ou alors c’est qu’on s’intéresse à vous pour des raisons bien superficielles. Il faudrait peut-être qu’on nous montre plus de surfeurs ordinaires dans les revues ou à la télé : des gros, des petits, des pâlots, des poilus… pour que tout le monde finisse par s’accepter tel qu’il est et se sentir bien dans sa peau.
Le surf serait bien terne si tout le monde ressemblait à Brice ou à Barbie surfeuse. Si tous les surfeurs pouvaient assumer leur propre physique et leur manière de surfer, au lieu de vouloir uniformiser leur look et leur style, le ballet sur les vagues n’en serait que plus spectaculaire.
Restez vous-même !